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 Le Sahel ou l’émergence d’une menace pour la sécurité

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Mohammed Salah
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عدد المساهمات : 28
نقاط : 84
تاريخ التسجيل : 08/11/2012

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مُساهمةموضوع: Le Sahel ou l’émergence d’une menace pour la sécurité   Le Sahel ou l’émergence d’une menace pour la sécurité Emptyالخميس نوفمبر 08, 2012 7:08 pm

164 Med.2011 Bilan
Jeremy Keenan
Professeur associé de recherche
Département d’anthropologie et de sociologie,
École d’études orientales et africaines (SOAS),
Université de Londres
Le Sahel ou l’émergence d’une menace pour
la sécurité
Les organes européens et internationaux ont reconnu
que la crise « développement et sécurité » qui a
gagné la majeure partie du Sahel ces 12 à 18 derniers
mois, en particulier en Mauritanie, au Mali et au
Niger, constitue une menace et un défi majeurs pour
l’UE et ses intérêts, en particulier dans la région de
la Méditerranée-occidentale, sans parler, bien sûr,
du Maghreb lui-même.
Ainsi, lors de sa réunion du 27 octobre 2009 au
Luxembourg, le Conseil « Affaires extérieures » a
« fait part de ses préoccupations sur la situation sécuritaire
en Mauritanie, au Mali et au Niger en particulier.
(…) Les événements récents donnent à penser
que la région risque de devenir un refuge pour
les réseaux terroristes et leurs activités, ce qui
constitue une menace sérieuse avant tout pour la région
du Sahel et sa population, mais aussi pour
d’autres régions, y compris l’Europe ».
En novembre 2009, par exemple, Richard Barrett,
ancien agent britannique des services de renseignements
et haut fonctionnaire des Nations unies chargé
de la surveillance des activités d’Al-Qaida et des
Talibans, a déclaré que, si les attaques d’Al-Qaida et
de ses activistes diminuent dans de nombreuses régions
du monde, la situation s’aggrave en Afrique du
Nord. Il faisait spécifiquement référence aux activités
d’Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) qui, avant
janvier 2007, était dénommé « Groupe salafiste pour
la Prédication et le Combat (GSPC) ».
Un an après sa réunion d’octobre 2009, le Sahel
s’est retrouvé en tête de l’agenda du Conseil « Affaires
étrangères » de l’UE. À l’occasion de sa réunion
du 25 octobre 2010 au Luxembourg, ce dernier
a conclu que : « le développement de menaces
transfrontalières telles que le terrorisme et le crime
organisé, associé à une extrême pauvreté, des
conflits internes non résolus de même que la faiblesse
et la fragilité des États concernés, constitue
un défi croissant pour la stabilité de la région et pour
l’Union européenne (UE). Ils affectent aussi les populations
locales et les États de la région, en particulier
la Mauritanie, le Mali et le Niger. Ils ont également
des répercussions sur la sécurité des
ressortissants européens. (…) En étroite coopération
avec les États de la région, (…) l’Union européenne
entend (…) favoriser la sécurité, la stabilité,
le développement la bonne gouvernance dans la
bande sahélo-saharienne ». Il a dès lors prié la Commission
européenne (CE) d’élaborer une stratégie
spécifique à la région pour début 2011.
Les origines des activités du GSPC/d’AQMI
au Sahel
L’enlèvement de 32 touristes européens en Algérie
en février/avril 2003 a été la première action attribuée
au GSPC/à AQMI dans la région sahélo-saharienne.
Quatorze ont été emmenés au Mali avant
d’être relâchés, vraisemblablement contre le versement
d’une rançon de près de cinq millions d’euros.
L’opération était dirigée par un Algérien, Amari Saifi
(alias El Para). Comme précisé dans The Dark Sahara
et The Dying Sahara, El Para est largement
considéré comme un agent du Département du
Renseignement et de la Sécurité (DRS) algérien, lequel
a orchestré l’opération avec la complicité des
services militaires/de renseignements américains.
Sécurité
Le défi de la sécurité au Sahel :
perspectives en Algérie, au Maroc
et en Libye
165 Med.2011 Bilan
L’opération a servi d’excuse aux États-Unis pour justifier
le lancement de leur front sahélo-saharien dans
le cadre de la guerre globale contre le terrorisme.
Après l’opération mise sur pied par El Para en 2003-
2004, d’autres incidents ont été attribués au GSPC/
AQMI avant 2008 : l’attaque sur la garnison de
Lemgheity en Mauritanie en 2005 ; deux escarmouches
en septembre et en octobre 2006 entre
les Touaregs et un groupe présumé du GSPC dans
le nord du Mali ; l’attaque sur l’aéroport de Djanet
dans le sud-est de l’Algérie le 11 novembre 2007
ainsi que l’assassinat de quatre membres d’une famille
française près d’Aleg en Mauritanie le 24 décembre
2007.
Les organes européens et
internationaux ont reconnu que
la crise « développement et
sécurité » qui a gagné la majeure
partie du Sahel constitue une
menace et un défi majeurs pour
l’UE et ses intérêts, en particulier
dans la région de la
Méditerranée-occidentale, sans
parler du Maghreb lui-même
En dépit des campagnes massives de propagande
et de désinformation, organisées essentiellement
par les sources de renseignements algériennes et
américaines, il est fort peu probable que le GSPC/
AQMI ait été mêlé d’une quelconque façon à l’un de
ces incidents. Des éléments indiquent que l’attaque
sur la garnison de Lemgheity a été commanditée par
les Cavaliers du changement, un mouvement mauritanien
opposé au président Ould Taya, renversé par
un coup militaire quelques semaines plus tard. Les
deux escarmouches perpétrées par les Touaregs
maliens contre le GSPC ont été commanditées par
le DRS algérien qui a payé les Touaregs pour perpétrer
les attaques afin de faire croire que ces derniers
soutenaient les Américains dans leur guerre globale
contre le terrorisme. Contrairement aux allégations
des forces de sécurité algériennes, l’aéroport de
Djanet n’a pas été attaqué par AQMI, mais par de
jeunes Touaregs à Djanet dans le cadre de leur
contestation sociale contre le gouvernement algérien.
Les assassins condamnés de la famille française
en Mauritanie ont admis être membres d’AQMI
après seulement deux ans et demi de détention et
de torture présumée.
2008, les premiers otages depuis 2003
L’année 2008 a été marquée par les premières
prises d’otages depuis 2003. Les deux enlèvements
ont néanmoins eu lieu en dehors de la région : deux
Autrichiens en Tunisie en février, et deux diplomates
canadiens près de Niamey en décembre, à savoir
l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations
Unies et son assistant (leur chauffeur a été libéré
ultérieurement).
Il est probable qu’aucun de ces otages n’ait été enlevé
sur l’ordre d’AQMI. Les Autrichiens l’ont été par
Hamed Essoufi, alias Abdelhamid abou Zaid, le
commandant en second d’El Para en 2003, fortement
soupçonné d’avoir des liens avec le DRS. Les
preuves circonstancielles attestant d’une prise
d’otages des Autrichiens sur les ordres du DRS ne
manquent pas, celle-ci ayant été déguisée en un
acte de « terrorisme » d’AQMI. Des renseignements
locaux en provenance de Niamey laissent entendre
que les Canadiens ont été emmenés par des
hommes de main à la solde du gouvernement du Niger
et remis aux mains d’AQMI. Tous les quatre se
sont retrouvés otages d’AQMI et détenus dans la
même partie du nord du Mali que les 14 otages d’El
Para en 2003. Les Autrichiens ont été libérés après
huit mois et les Canadiens après quatre mois, dans
les deux cas après le versement de rançons.
2009 ou la recrudescence des activités
d’AQMI au Sahel
Depuis 2009, les activités d’AQMI au Sahel n’ont
cessé de prendre de l’ampleur : entre janvier 2009 et
janvier 2011, 19 Occidentaux (tous européens), un
Togolais et un Malgache (tous deux libérés par la
suite) ont été enlevés par ou au nom d’AQMI. À
l’heure de la rédaction du présent article (avril 2011),
quatre Français (enlevés dans le site minier d’uranium
d’Areva à Arlit au Niger) et une Italienne (enlevée
dans le sud de l’Algérie) sont encore en captivité.
Quatre de ces 21 otages sont morts, à savoir trois
Français et un Anglais. L’un des Français pourrait
avoir perdu la vie des suites d’une mort naturelle et
les deux autres consécutivement à une intervention
166 Med.2011 Bilan
militaire française. Il est un décès pour lequel aucune
ambiguïté ne plane quant à la culpabilité
d’AQMI : celui de l’Anglais Edwin Dyer, exécuté au
Mali par Abou Zaïd le 31 mai 2009. L’exécution de
Dyer a assuré à AQMI une vaste publicité à l’échelon
international de même qu’une « crédibilité » en tant
qu’organisation terroriste sérieuse au Sahel. Toutefois,
les questions sérieuses qui se posent quant aux
rôles des autorités britanniques et algériennes dans
cet assassinat restent sans réponse.
Le DRS au coeur d’AQMI
Apprenant la mort de M. Dyer, le Premier ministre
britannique, Gordon Brown, a déclaré : « Je veux que
ceux qui voudraient utiliser le terrorisme contre les
citoyens britanniques sachent sans aucun doute
que nous et nos alliés les pourchasserons sans relâche
et qu’ils feront face à la justice comme ils le
méritent ». Abou Zaid et Al-Qaida au Sahel n’ont pas
été pourchassés sans relâche. C’est tout le contraire
qui s’est produit, à l’exception d’une brève escarmouche
avec une patrouille armée malienne dans
laquelle trois membres d’Al-Qaida au Sahel auraient
perdu la vie. Al-Qaida au Sahel a estimé être victime
de la trahison d’un officier malien en charge des services
de renseignements, le colonel Lemana Ould
Bou, un agent double travaillant pour Al-Qaida au
Sahel en plus de la sécurité d’État du Mali. Lemana
a été abattu à Tombouctou. Peu avant de mourir, il a
déclaré aux médias locaux : « Au coeur d’AQMI, il y a
le DRS ».
Lemana Ould Bou a confirmé ce que certains savaient
et beaucoup d’autres soupçonnaient, à savoir
qu’Al-Qaida au Sahel était essentiellement l’oeuvre
du DRS. Sa structure de base, le « coeur » auquel
Ould Bou faisait référence, était composé d’Abou
Zaid, l’ancien commandant en second d’El Para,
ainsi que d’une douzaine de membres algériens du
GSPC qui avaient accepté l’amnistie du président
Bouteflika et s’étaient « repentis ». Une douzaine de
ces fameux « repentis » semblaient avoir été poussés
ou envoyés par le DRS dans l’extrême sud de l’Algérie
en 2006 où Abou Zaid en a fait le « noyau dur »
d’Al-Qaida au Sahel. Selon les estimations de la plupart
des rapports émis par les services de renseignements
algériens et autres, ils étaient environ 200
de 2006 à 2008. Depuis le retour d’Abou Zaid dans
la région avec les deux otages autrichiens en 2008,
Al-Qaida au Sahel a activement recruté des islamistes
radicaux – de jeunes « djihadistes » provenant
du Sahel. La majeure partie des nouvelles recrues
sont des Mauritaniens qui, à en croire les
sources de renseignements algériennes, sont désormais
plus nombreux que les Algériens, avec de
petites factions du Mali et probablement en moins
grand nombre du Niger. On estime qu’Al-Qaida au
Sahel compte désormais 300 à 400 membres.
La rébellion des Touaregs
Al-Qaida au Sahel a exercé une influence déstabilisatrice
au Sahel, en particulier depuis fin 2009 et
début 2010. Cela s’explique en partie par l’incapacité
des gouvernements du Mali et du Niger à
conclure des accords de paix satisfaisants et durables
avec les Touaregs après que des rébellions
ont éclaté dans les deux pays en 2007.
Les causes de ces dernières étaient à la fois multiples
et localisées. Toutefois, elles ont toutes deux
témoigné d’un sentiment croissant de marginalisation
et de désenchantement, aggravé, en particulier
au Niger, par l’abus des droits des autochtones
par les compagnies minières internationales,
entre autres celles exploitant l’uranium au Niger, et
ce, sans que les populations touarègues n’en tirent
aucun bénéfice. Dans les deux pays, les rébellions
ont « tourné court », dans un état d’épuisement et de
désespoir, sans aucun plan de paix « post-conflit »
cohérent, mis à part les accords grossièrement négociés
dans le cadre desquels le colonel Kadhafi
(Libye) est parvenu à « soudoyer » certains des dirigeants
rebelles tout en persuadant les combattants
de déposer les armes en contrepartie d’un « paiement
en liquide ». Au Niger, en raison du renversement
en février 2010 du président Mamadou Tandja
lors d’un coup d’État, la question d’un accord touareg
est plutôt remise à l’arrière-plan.
Le résultat ? Compte tenu de l’absence de toute
tentative sérieuse de résolution et de reconstruction
« post-conflit » ainsi que des dégâts massifs infligés
depuis 2003 par la guerre globale de Washington
contre le terrorisme aux économies locales, en particulier
à l’industrie touristique, plusieurs centaines de
jeunes Touaregs et anciens rebelles se sont retrouvés
totalement dépourvus de tout moyen de subsistance.
Comme il fallait s’y attendre, un nombre croissant
d’entre eux a cherché à survivre en s’adonnant
au « banditisme » en tant qu’« auxiliaires » d’Al-Qaida
au Sahel.
167 Med.2011 Bilan
Le commerce international de drogue gagne
le Sahel
La déstabilisation provoquée par la présence d’Al-
Qaïda au Sahel et les problèmes post-rébellion des
Touaregs ont été aggravés par l’émergence dans la
région d’intérêts massifs liés au trafic de drogue.
La contrebande et le « trafic » de marchandises diverses
à travers le Sahara a toujours fait partie intégrante
de la vie économique du désert. Au cours de
la dernière décennie, les drogues – la cocaïne en
provenance d’Amérique latine et la résine de cannabis
en provenance du Maroc – ont de plus en plus
souvent pris le pas sur les cigarettes au rang des
marchandises dominantes.
L’ampleur du trafic de cocaïne est apparue en novembre
2009 après la découverte de l’épave d’un
Boeing 727, capable de transporter 10 tonnes de
cocaïne, sur un terrain de fortune à Tarkint dans le
nord du Mali. Le train d’atterrissage de l’avion avait
de toute évidence cédé et l’équipage essayé d’incinérer
les preuves. L’avion s’est avéré n’être que l’un
des divers avions qui ont servi au transport de cocaïne
au départ de l’Amérique latine (probablement
le Venezuela) dans le désert malien en vue d’un
transbordement à travers le Sahara.
Comme on devait sans doute s’y attendre, les enquêtes
ont paru révélatrices d’une corrélation étroite
entre les éléments d’AQMI, du DRS et de la sécurité
d’État malienne, impliqués dans les activités de
« prise d’otages » liées au trafic de drogue. De plus,
l’intérêt porté par un grand nombre de communautés
locales, touarègues et arabes, était de toute évidence
plus qu’éphémère.
22 juillet 2010 : les interventions militaires de
la France
Le 22 juillet 2010, la France a effectué deux raids
militaires désastreux au Mali : l’un dans le nord-est
de Tombouctou et l’autre dans la région de Tessalit
dans le nord-est du Mali. Menés aux côtés des
forces mauritaniennes, ils ne sont pas parvenus à
atteindre leur objectif, à savoir la libération de Michel
Germaneau, un ressortissant français enlevé au Niger
et tenu en otage par Abou Zaïd. AQMI a revendiqué
l’exécution de Germaneau en représailles aux
raids, qui ont fait 6 à 7 victimes dans les rangs d’AQMI.
Toutefois, des indices fournis par des sources
locales et des agents du DRS ont indiqué que Germaneau
pourrait avoir perdu la vie à la suite d’une
maladie cardiaque quelques semaines auparavant.
À l’annonce de la mort de Germaneau, le président
Sarkozy a choisi, dans une allocution rappelant
celle de George Bush, de déclarer la guerre à
AQMI. En guise de représailles, l’organisation a enlevé
sept otages (cinq Français et deux Africains)
dans le complexe minier d’uranium d’Areva à Arlit
dans le nord du Niger le 16 septembre. Les otages
et leurs ravisseurs ont été suivis jusque dans les
montagnes de Tigharghar près de Tessalit, où la
France avait effectué son raid avorté du 22 juillet. À
l’heure de la rédaction du présent document, les
deux Africains et une femme française ont été libérés,
quatre personnes demeurant en captivité. Les
quatre survivants auraient été déplacés dans le
nord-est du Niger.
En janvier 2011, deux autres Français, Antoine de
Leocour et Vincent Delory, ont été enlevés dans un
restaurant à Niamey (Niger) puis tués le lendemain
dans le cadre d’un assaut militaire français près de
la frontière entre le Niger et le Mali.
Cette série d’événements – les raids avortés de
Sarkozy du 22 juillet, sa « déclaration de guerre », les
enlèvements d’Arlit et la mort de Leocour et Delory
– a remis en question la qualité des services de renseignements
de la France et leur prédisposition à
intervenir militairement au Sahel.
Certains commentateurs ont avancé que la précipitation
des services de renseignements français à
identifier de manière erronée (aux yeux du DRS algérien)
les ravisseurs de Leocour et Delory ainsi que la
hâte avec laquelle Sarkozy a ordonné une intervention
militaire massive en l’absence de toute menace
directe pour la vie des otages indiquent que le processus
décisionnel de Sarkozy vise davantage à
améliorer sa popularité auprès de l’électorat français
qu’à protéger la vie des otages ou à préserver les
intérêts à long terme de la France au Sahel.
Motivations de l’Algérie au Sahel
Il y a aussi tout lieu de croire que le DRS algérien a
tenté de piéger la France au Sahel.
L’Algérie est largement soutenue à la fois par les
États-Unis et le Royaume-Uni, leur principal allié
dans le cadre de leur stratégie régionale de lutte
contre le terrorisme mal informée et mal pensée, ce
qui, partant, a renforcé la volonté de l’Algérie de
s’établir comme une puissance régionale dominante
168 Med.2011 Bilan
au Sahel. D’où sa stratégie de la corde raide consistant
à déstabiliser la région en manipulant Al-Qaida
au Sahel tout en se plaçant à la tête d’un groupe de
sécurité régional créé dans une large mesure par
ses soins, et comprenant la Mauritanie, le Mali et le
Niger, censé être suffisant pour dissuader toute intervention
militaire étrangère (autrement dit occidentale)
dans la région.
Le boycott très remarqué par
l’Algérie de la conférence de
Bamako des 14 et 15 octobre,
destinée à analyser la sécurité et
la situation du « terrorisme » au
Sahel, a prouvé l’engagement
douteux de ce pays en ce qui
concerne la sécurité au Sahel
Cela explique la mascarade à laquelle on a assisté
durant la majeure partie de 2010 avec la création en
avril d’un siège de commandement conjoint à Tamanrasset
réunissant ces quatre pays et une série
de conférences et réunions sur la sécurité, gérées
essentiellement à partir d’Alger et par ailleurs mises
sur pied afin de rassurer et renforcer les alliances
scellées par l’Algérie avec les États-Unis et le Royaume-
Uni, mais excluant toutefois toutes les autres
puissances du nord-ouest de l’Afrique, en particulier
le Maroc, de toute implication au Sahel.
Cependant, en tant qu’ancienne puissance coloniale,
l’influence de la France au Sahel constitue un obstacle
pour les ambitions hégémoniques de l’Algérie,
ce qui explique sa stratégie consistant à tenter d’embarrasser
la France (en diffusant des informations
trompeuses) et à affaiblir sa position dans la région.
Bien que la France connaisse certainement des difficultés
dans la région, la stratégie de l’Algérie pourrait
se retourner contre elle.
Premièrement, les voisins de l’Algérie sont de plus
en plus conscients de son rôle dans la gestion du
« terrorisme » et la fomentation d’une instabilité dans
la région. Ainsi, un ministre mauritanien, Cheikh El
Moktar Ould Horma, a accusé l’Algérie d’être le
porte-parole d’AQMI alors qu’un document publié
sur Wikileaks révélait les craintes du président Touré
du Mali quant à l’association de l’armée algérienne
avec AQMI.
Le boycott très remarqué par l’Algérie de la conférence
de Bamako des 14 et 15 octobre, destinée à
analyser la sécurité et la situation du « terrorisme »
au Sahel, a prouvé l’engagement douteux de ce
pays en ce qui concerne la sécurité au Sahel. Ont
participé à cette conférence des experts de la lutte
contre le terrorisme de l’ensemble des pays membres
du G8 ainsi que leurs homologues du Burkina
Faso, du Mali, du Maroc, du Niger, du Nigéria et du
Sénégal. Des représentants d’Espagne, de Suisse,
d’Australie, de l’UE, de l’Union africaine (UA) ainsi
que de la Communauté Économique des États
d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) étaient également
de la partie.
Deuxièmement, l’UE est de plus en plus consciente
du double rôle joué par l’Algérie au Sahel.
La contagion libyenne
Troisièmement, il est probable que les préoccupations
susmentionnées soient supplantées par les
« retombées » éventuelles des événements en Libye.
À la mi-mars, quelque 20 000 réfugiés/rapatriés
étaient rentrés au Niger et au Mali. Ce nombre augmentera
de manière significative, avec d’énormes
problèmes à la clé pour les pays du Sahel. Ces difficultés
seront aggravées par le retour de nombreux
Touaregs armés ayant suivi une formation militaire.
La région pourrait devenir encore plus dangereuse si
ces mouvements s’accompagnaient d’un afflux
d’armes et d’éléments dits d’« Al-Qaida ». L’Algérie
est la caisse de résonance la plus retentissante d’Al-
Qaida, et cela n’a rien de surprenant. Les ministres
publient des rapports alarmistes sur des activités de
l’organisation ainsi que sur un afflux d’armes dans la
région mais sans avoir vérifié la véracité des faits,
comme c’est souvent le cas.
Lectures complémentaires
Keenan Jeremy, The Dark Sahara: America’s War on
Terror in Africa, Pluto, Londres, 2009.
Keenan Jeremy, The Dying Sahara: US Imperialism
and Terror in Africa, Pluto, Londres, 2011.
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